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Ils ont marqué 2017 9. À contre-emploi

Pas simple de s’improviser recruteur. Gilbert Lubierre, éleveur d’ovins en Haute-Loire, en a fait l’expérience : après trois mois de recherche, il espère avoir enfin trouvé son salarié.

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On se souvient tous de son visage et de ses déboires face à Pole emploi : Gilbert Lubierre est cet éleveur de 52 ans qui, après avoir déposé une offre d’emploi à la recherche d’un salarié agricole, a vu postuler un carreleur, un maçon, un électricien… Pas moins d’une trentaine de personnes sans profil agricole. Son annonce avait finalement été retirée du site de Pôle emploi, faute de pouvoir la satisfaire. C’était il y a trois mois.

Travaux d’Hercule

« Ça n’a pas été facile. C’était la première fois que je recherchais un salarié. À présent, j’ai de l’expérience. » Si Gilbert Lubierre était novice en matière de recrutement, il a su procéder avec méthode. Après Pôle emploi, il s’est tourné vers Le Bon coin. « J’ai enfin reçu des personnes qui s’y connaissaient en agriculture et qui s’étaient renseignées sur le poste. Ça faisait une grande différence avec les premiers candidats. Sur Le Bon coin, j’ai trouvé de vrais demandeurs d’emploi. »

L’agriculteur avait, au départ, opté pour une annonce très précise du poste recherché. « Mais je n’ai reçu que quelques candidatures. » C’est pourquoi il a élargi son champ d’action avec un intitulé plus bref et vague : exploitation recherche salarié. « J’ai eu beaucoup plus de retours. Et des retours intéressants. Au total, une dizaine de candidatures me sont parvenues, parmi lesquelles je pense avoir trouvé la bonne personne. Elle devrait commencer fin décembre. »

L’exploitant, qui emploie déjà un salarié, reste toutefois prudent. La période a été suffisamment éprouvante pour ne pas le faire sauter de joie : « J’ai fait passer le dernier entretien en pleine période d’agnelage. Ça a été compliqué. » À la tête d’un troupeau de 1 100 brebis, Gilbert Lubierre s’est fait épauler, ces dernières semaines, par des agents du service de remplacement de son département, auquel il recourt depuis 1998.

Des stagiaires en prime

L’autre bonne nouvelle est que « j’aurai bientôt des stagiaires sur l’exploitation ». À la suite de notre publication, début novembre, sur ses difficultés de recrutement, des lycéens l’ont contacté. « L’article est tombé entre les mains de jeunes motivés qui ont souhaité postuler. » Au final, Gilbert Lubierre, qui veut aussi transmettre son métier « pas assez enseigné dans les lycées », a retenu un stagiaire pour trois semaines en 2018 et un autre, durant 14 semaines, en 2019. Quant à recruter de nouveau, il croise les doigts pour ne pas avoir à s’en préoccuper avant longtemps.

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